ALLIER
Roger Louis Théodore
Sous-lieutenant
11ème bataillon de Chasseurs
Classe : 1910
Recrutement : Seine 3ème bureau
Mort pour la France le 28 août 1914
à Saint-Dié
Tué à l’ennemi
Né le 13 juillet 1890
à Paris 14ème (Seine)
Raoul Allier [doyen de la faculté de théologie de Paris et ancien
professeur de Jean] qui devait aller comme aumônier à Maubeuge n’a pas pu
partir. Il organise des réunions religieuses pour jeunes hommes très bien
réussies.
Son fils [Roger Allier] est prisonnier des Allemands.
(Roger Jézéquel à Jean - 9 septembre
1914)
Triste nouvelle : on a retrouvé ds une fosse commune le corps de Roger
Allier, disparu depuis le début de la campagne, les parents espéraient
encore…
(Jean à sa mère - 26 mai 1916)
Les Allier reviennent de St-Dié où l’autopsie de leur fils a révélé qu’il
avait été tué à coups de crosses de fusil. Quel calvaire pour ces pauvres gens.
(Jean à sa mère - 29 mai 1916)
Roger Allier était le fils de Raoul Allier (1862-1939), pasteur et doyen de la faculté de théologie de Paris, et de Pauline Freiss.
(HF - 02/08/2015)
Source pour l'article :
Ordre des avocats de Paris..
Livre d’or du Barreau de
Paris..
Des études de droit et de sciences
politiques, Roger Allier, fils d’un pasteur protestant, est admis au stage le
5 juillet 1910. Il passe son doctorat, se charge à plusieurs reprises de
plaidoiries d’office, puis interrompt son stage pour cause de service
militaire de 1911 à 1912 au 22e bataillon de chasseurs de
Grenoble. De retour à Paris après son service militaire, il prépare le
concours d’auditorat au Conseil d’État.
Lors de la
mobilisation générale, il se trouve à Chamonix : il est chargé de
constituer une section de mitrailleuse pour le 51e bataillon de
chasseurs. Et il écrit à ses parents être surpris par « la rapidité avec
laquelle tous les hommes ont répondu à l’appel », et poursuit
même : « Nous avons trop d’hommes : la mobilisation complète
nous donne un effectif de 350 par compagnie » !
Souffrant d’une
entorse la veille du départ, il tait cette information de peur de rester en
arrière. Il part donc mi-août de Aime en Savoie, non sans avoir quelques
jours auparavant supplié le Commandant de « nous appeler dans
l’est », avec le 51e bataillon de chasseurs, 74e
division de réserve, section des mitrailleuses pour la région de Belfort
Mulhouse.
Après un périple en
train de 50 heures, ils arrivent à Saint-Dié à 3 heures du matin, et essuient
déjà des tirs de « taube » [avions] pendant qu’ils boivent leur
café. Les combats et les bombardements de Saint-Dié commencent…
Après deux jours de
combats pour défendre le passage à niveau des Tiges, où certains l’on cru
mort, il est atteint au mollet gauche par une balle de mitrailleuse et se
fracture le haut du fémur droit dans sa chute. Il sera amené à l’ambulance du
collège sur une charrette attelée d’un bœuf par les allemands, et évacué le
lendemain en direction de Saales.
Il est déclaré mort
le 30 août 1914. Sa cantine reviendra en octobre 1914 sans rien contenir.
Il est cité à
l’Ordre de l’Armée en 1915, mais son corps n’a toujours pas été retrouvé.
Le 19 mai 1916, le
« comité lyonnais pour la recherche des disparus » a fait ouvrir,
d’accord avec les autorités militaires et municipales, une grande tombe
située derrière l’usine Marchal du faubourg de la Bolle (Saint-Dié). M. Jules
Marchal, qui depuis 18 mois s’était dépensé, sans compter pour aider la
famille Allier dans ses recherches se trouvait à Paris. Son corps est
retrouvé dans cette tombe où les Allemands déposaient les blessés qui
succombaient à l’ambulance. Son autopsie révèlera des blessures aux jambes,
un crâne fracassé « probablement par un coup de revolver tiré à bout
portant » ; « les allemands ont tout fait pour que
l’identification des corps soit impossible. Non seulement ils ont ôté la
plaque des sous-lieutenants ; ils ont été jusqu’à couper et enlever la
partie de son caleçon qui portait ses initiales. L’identification aurait été
impossible sans les détails des vêtements que Mme Allier et moi-même étions
les seuls à connaître » (Lettre au Bâtonnier de Raoul Allier, père,
le 27 juillet 1916).
Citations à titre posthume
Ordre de citations de la VIIe armée n°12 du
14 mai 1915 : « quoique grièvement blessé aux deux jambes a
continué à encourager ses chasseurs avec la plus remarquable énergie ».
Puis
« officier d’une réelle valeur et d’un incomparable esprit de sacrifice
[…] tombé aux mains de l’ennemi […] victime de son dévouement et de sa mâle
énergie ».
- Croix de guerre
- Chevalier de la Légion d'honneur
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