A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

vendredi 26 juin 2015

Bahi DIAYE (1889-1914)


BAHI DIAYÉ*
Soldat
2ème Tirailleurs sénégalais
Classe : 1889
Mort pour la France le 20 octobre 1914
à Cette hôpital temporaire n° 14
de blessures de guerre
Né en 1889
à Maka Samba Babou (Sénégal)
 

* A noter que cette fiche donne comme patronyme BAHI DIAYÉ et laisse vierge la ligne concernant le prénom. J’ai préféré me baser sur la formulation figurant sur l’acte de décès qui laisse supposer que Bahi était le prénom et Diaye le patronyme : d’une part, dans les actes de décès de Sète à cette période, l’identité du défunt est toujours donnée dans l’ordre prénom-nom ; d’autre part, le patronyme du père est également Diaye.



            Ns avons eu aussi des trombes d’eau. C’était effrayant. Les allées et venues du Lazaret ont été rendues difficiles. J’ai de plus en plus à faire surtout depuis que j’ai la salle des fiévreux ; ma lingerie est négligée et beaucoup de choses avec. Je suis comme ce soir bien découragée de l’Hôpital. Tant de choses clochent, nos malades ne manquent pas de soins généraux, mais les soins particuliers sont lamentables et si on entre dans la voie d’y remédier on se heurte à des difficultés et une peine insurmontables ! Je suis vannée, à bout de forces. La tâche est trop vaste et trop lourde. Nous traversons une série noire. Nous avons perdu un pauvre enfant de 21 ans qui avait trop de mal à la jambe. Ce matin un pauvre noir. Demain ce sera un typhique qui a rechuté et qui est mourant. Mon petit fiévreux de Sedan est très frappé et j’ai grand mal avec lui. Il crie famine et a trop de fièvre pour pouvoir manger. Je suis allée auprès de lui aussi Dimanche après-midi pr lui mettre un cataplasme.
(Mathilde à Jean – 20 octobre 1914) 

Source : Archives départementales de l'Hérault en ligne - Registre des décès de 1914
Merci à Alain Stocky qui m'a signalé ce document.
 
 
          Bahi Diaye était le fils de Mabarez Mouye Diaye et de Asta Diop. Il était célibataire. Il est le « pauvre noir » mort le matin du jour où Mathilde écrit sa lettre.
Il est inhumé à Sète, au carré militaire du cimetière du Py (carré 17, rang 12).
            La mère de Jean, Mathilde Médard (née Benoît), est intervenue pendant quelques mois de l'hôpital temporaire n° 14 de Sète. Cet établissement occupait les locaux du lazaret protestant de Sète dont le père de Mathilde, le pasteur Lucien Benoît (1829-1908), avait été le fondateur en 1865. Le Lazaret existe encore de nos jours, il est devenu un village de vacances dont on trouve l’histoire ici
 
HF (21/10/2016)
 
Source pour les informations d’état-civil : Archives départementales de l’Hérault en ligne, registre des décès de 1914 (vue 103 sur 157).
Merci à Alain Stocky, qui a trouvé dans les AD 34 l’identité de ces trois soldats dont Mathilde déplore la mort sans donner leur nom, et qui m’en a informée.