BAHI DIAYÉ*
Soldat
2ème
Tirailleurs sénégalais
Classe : 1889
Mort pour la France le 20
octobre 1914
à Cette hôpital temporaire
n° 14
de blessures de guerre
Né en 1889
à Maka Samba Babou (Sénégal)
*
A noter que cette fiche donne comme patronyme BAHI DIAYÉ et laisse vierge la
ligne concernant le prénom. J’ai préféré me baser sur la formulation figurant
sur l’acte de décès qui laisse supposer que Bahi
était le prénom et Diaye le patronyme :
d’une part, dans les actes de décès de Sète à cette période, l’identité du
défunt est toujours donnée dans l’ordre prénom-nom ; d’autre part, le
patronyme du père est également Diaye.
Ns avons eu aussi des trombes d’eau.
C’était effrayant. Les allées et venues du Lazaret ont été rendues difficiles.
J’ai de plus en plus à faire surtout depuis que j’ai la salle des
fiévreux ; ma lingerie est négligée et beaucoup de choses avec. Je suis
comme ce soir bien découragée de l’Hôpital. Tant de choses clochent, nos malades
ne manquent pas de soins généraux, mais les soins particuliers sont lamentables
et si on entre dans la voie d’y remédier on se heurte à des difficultés et une
peine insurmontables ! Je suis vannée, à bout de forces. La tâche est trop
vaste et trop lourde. Nous traversons une série noire. Nous avons perdu un pauvre enfant de 21 ans qui avait trop de mal à la jambe. Ce matin un pauvre
noir. Demain ce sera un typhique qui a rechuté et qui est mourant. Mon petit
fiévreux de Sedan est très frappé et j’ai grand mal avec lui. Il crie famine et
a trop de fièvre pour pouvoir manger. Je suis allée auprès de lui aussi
Dimanche après-midi pr lui mettre un cataplasme.
(Mathilde
à Jean – 20 octobre 1914)
Source : Archives départementales de l'Hérault en ligne - Registre des décès de 1914 Merci à Alain Stocky qui m'a signalé ce document. |
Bahi Diaye était le fils de Mabarez Mouye Diaye et de Asta Diop. Il était célibataire. Il est le « pauvre noir » mort le matin du jour où Mathilde écrit sa lettre.
Il est inhumé à Sète, au carré militaire du cimetière
du Py (carré 17, rang 12).
La mère de Jean,
Mathilde Médard (née Benoît), est intervenue pendant quelques mois de
l'hôpital temporaire n° 14 de Sète. Cet établissement occupait les
locaux du lazaret protestant de Sète dont le père de Mathilde, le
pasteur Lucien Benoît (1829-1908), avait été le fondateur en 1865. Le Lazaret
existe encore de nos jours, il est devenu un village de vacances dont on
trouve l’histoire ici.
HF
(21/10/2016)
Source
pour les informations d’état-civil : Archives départementales de l’Hérault
en ligne, registre des décès de 1914 (vue 103 sur 157).
Merci
à Alain Stocky, qui a trouvé dans les AD 34 l’identité de ces trois soldats dont
Mathilde déplore la mort sans donner leur nom, et qui m’en a informée.
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