A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

jeudi 25 juin 2015

Les introuvables

Oliver AMPROUX ( ? – 1914)
            Puis je trouve que la plupart des pasteurs sont trop en arrière, alors que les curés sont tués par centaines. Jusqu’ici je ne connais qu’un Weslyen tué ! Alfred Lacheret, je ne sais s’il est tué ou blessé. Je viens de voir tué, mais est-il pasteur. As-tu su la mort d’Olivier Amproux ? Le connaissais-tu ?
(Albert Léo à Jean - 8 novembre 1914)   

NB - Aucun Amproux dans les "Morts pour la France"  de Mémoire des hommes à la date correspondante.

Addendum (19 octobre 2016) : « Amproux » n’avait pas été identifié suite au déchiffrement erroné de son patronyme. L’homme mentionné par Albert Léo était en fait Olivier Amphoux, et sa fiche complète est désormais ici.
 

BENKER
Mme Benker est vraiment très éprouvée. Oui, elle n’aura pas de fils à la guerre, mais elle y a perdu son mari, et il me semble que ça compte. Ma pauvre chère maman ! Ton fils n’est pas malheureux, et il ne risque pas trop. Il t’embrasse bien tendrement, toi et ceux qui sont avec toi.
(Jean à sa mère - 9 avril 1916)

N.B. - Il n'y a qu'un seul Benker dans la base des Morts pour la France de Mémoire des Hommes. Il ne semble pas correspondre vraiment au Benker dont Jean évoque la mort : les dates de décès ne coïncident pas, et les Benker étaient sétois. Mais comme c’et le seul Benker, j’insère cependant sa fiche.

BENKER
Jacques Ernest Camille
Caporal
3ème régiment d’infanterie
Classe : 1913
Recrutement : Seine 2ème bureau
Mort pour la France le 17 septembre 1914
à Gordat (Marne)
Tué
Né le 20 janvier 1876
à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure)






Addendum (8 novembre 2015) : Benker est désormais identifié, et sa fiche complète est ici.

  

 
 CABROL ( ? – 1915)
Excellent voyage. Jusqu’à Montpellier, lecture de la substantielle brochure de Bois, puis sommeil jusqu’à Tarascon. Là j’ai trouvé le ss-lieutenant Hervé Leenhardt et les langues ont marché bon train jusqu’à Avignon. Il revenait de Montpellier et rentrait à Valence. Il m’a confirmé la mort de Cabrol [?], qui est un volontaire.
(Jean à sa mère  - 14 février 1915)  
 
NB – Il n’est même pas sûr que le nom écrit par Jean soit « Cabrol ». Par « volontaire », il faut entendre membre des « Volontaires du Christ », mouvement de jeunes protestants dont Jean faisait partie.
            Hervé Leenhardt était un cousin issu de germain de Jean. Tous les Leenhardt lui sont apparentés, sa grand-mère maternelle étant Caroline Leenhardt, petite-fille d’André-Chrétien, l’ancêtre de la branche française des Leenhardt.
Les Leenhardt étant montpelliérains, et Jean sétois, on peut supposer que ce Cabrol était un protestant du Midi. 

Une fiche de Mémoire des hommes (trouvée en sélectionnant tous les Cabrol nés dans l’Hérault, assez jeunes pour avoir été volontaires du Christ, et morts fin 1914 ou début 1915) peut correspondre mais étant donné la fréquence du patronyme, rien ne garantit qu’il s’agisse du Cabrol évoqué par Jean Médard et Hervé Leenhardt.
CABROL
Louis Joseph Auguste
3e régiment d'artillerie de campagne
2e canonnier servant
Classe : 1912
Recrutement : Montpellier
Mort pour la France le 30 janvier 1915
à l'hôpital temporaire de Malo-Catino (Nord)
Né le 25 janvier 1892
à Montpellier (Hérault)

 Addendum (19 octobre 2016) : Cabrol est désormais identifié. Il s’agit en fait de René Cabrol (recruté à Montpellier, mais qui n’était pas originaire de l’Hérault). Sa fiche complète est ici.
(Je laisse néanmoins en ligne la fiche MPF de ce Louis Joseph Auguste Cabrol de Montpellier dont j’avais un temps supposé qu’il pouvait  être celui que je cherchais.)

 

CASCHIN ( ? - 1915)

Tu sais que le petit Caschin [?] qui était à La Force il y a un an, est tué. Tu te rappelles La Force ! les bonnes journées !
(Albert Léo à Jean – 1er juin 1915)   

NB – Aucun Caschin/Cachin/Cashin dans les "Morts pour la France"  de Mémoire des hommes à la date correspondante.

            Dans ce passage, Albert Léo fait allusion à la visite que Jean avait faite avec un groupe de jeunes protestants pendant qu’il était étudiant à la faculté de théologie de Montauban :
            Voici ce que Jean en raconte dans ses mémoires :
« […] mais surtout la découverte des asiles John Bost à La Force. Léo m’avait écrit : "Il faut voir les asiles. On descend chez les Henri Bost. C’est la maison du bon Dieu".
En effet nous avons été reçus à bras ouverts par les Bost, cinq ou six étudiants et moi. La visite des asiles a été pour moi la révélation du "mariage du ciel et de l’enfer" l’enfer des misères humaines les plus horribles et les plus repoussantes assumées par un amour surnaturel.
Après la "fête des asiles", le Jeudi, présidée par Alexandre Westphal nous avons prolongé notre séjour jusqu’au Dimanche pour participer à la fête de la Colonie à Port-Ste-Foy. Le gros Henri Bost nous transportait dans son break. Nous avons traversé le Fleix, sommes passés sur le pont du Mignon. Je ne m’imaginais pas alors que ce pays deviendrait le mien, que j’y exercerai à deux reprises mon ministère et que j’y finirai probablement mes jours. »

  

NÉZET ( ? – 1915)

Me voilà reposée de mes fatigues, désinfectée, nettoyée, toute prête à repartir si tu me désires à nouveau. Mr Krug t’a-t-il conté les péripéties de mon départ ? Les taubes [avions allemands] poursuivis par nos avions, la bataille faisait rage au-dessus de nos têtes et je me demandais si j’arriverais à la gare, Mr Krug m’est venu charitablement en aide en prenant ma valise et je suis partie avec Mme  Schneider dont avait parlé Mr Krug.
          Elle était venue à Verdun accompagner la fiancée de son fils, Melle Nezet qui venait enterrer à Verdun son frère, un jeune polytechnicien. Cette dame est une cousine des dames Mueller et Aubanel ns avons été vite bonnes amies. J’ai pu faire ainsi bon voyage, intéressée par ce que j’entendais de la bouche d’officiers revenant du front. L’un d’eux m’a assurée que dans deux mois toutes nos terreurs prendraient fin.
(Mathilde à son fils – 24 avril 1915) 

NB – Aucun Nézet/Néret dans les listes des polytechniciens morts pour la France, ni, dans Mémoire des hommes, de fiche correspondant aux circonstances décrites par Mathilde.