Puis
je trouve que la plupart des pasteurs sont trop en arrière, alors que les curés
sont tués par centaines. Jusqu’ici je ne connais qu’un Weslyen tué !
Alfred Lacheret, je ne sais s’il est tué ou blessé. Je viens de voir tué, mais
est-il pasteur. As-tu su la mort d’Olivier Amproux ? Le
connaissais-tu ?
(Albert Léo à Jean - 8
novembre 1914)
NB - Aucun Amproux dans les "Morts pour la France" de Mémoire des hommes à la date correspondante.
Addendum (19 octobre 2016) : « Amproux »
n’avait pas été identifié suite au déchiffrement erroné de son patronyme.
L’homme mentionné par Albert Léo était en fait Olivier Amphoux, et sa fiche complète est désormais ici.
BENKER
Mme Benker est vraiment
très éprouvée. Oui, elle n’aura pas de fils à la guerre, mais elle y a perdu
son mari, et il me semble que ça compte. Ma pauvre chère maman ! Ton fils
n’est pas malheureux, et il ne risque pas trop. Il t’embrasse bien tendrement,
toi et ceux qui sont avec toi.
(Jean à sa mère - 9 avril 1916)
N.B. - Il n'y a qu'un seul Benker dans la base des Morts
pour la France de Mémoire des Hommes. Il ne semble pas
correspondre vraiment au Benker dont Jean évoque la mort : les dates de
décès ne coïncident pas, et les Benker étaient sétois. Mais comme c’et
le seul Benker, j’insère cependant sa
fiche.
BENKER
Jacques Ernest Camille
Caporal
3ème régiment d’infanterie
Classe : 1913
Recrutement : Seine 2ème bureau
Mort pour la France le 17 septembre 1914
à Gordat (Marne)
Tué
Né le 20 janvier 1876
à Petit-Quevilly (Seine-Inférieure)
Addendum (8 novembre 2015) : Benker est désormais identifié, et sa fiche complète est ici.
Addendum (8 novembre 2015) : Benker est désormais identifié, et sa fiche complète est ici.
Excellent voyage. Jusqu’à Montpellier,
lecture de la substantielle brochure de Bois, puis
sommeil jusqu’à Tarascon. Là j’ai trouvé le ss-lieutenant Hervé Leenhardt et les
langues ont marché bon train jusqu’à Avignon. Il revenait de Montpellier et
rentrait à Valence. Il m’a confirmé la mort de Cabrol [?], qui est un
volontaire.
(Jean à sa mère - 14 février 1915)
NB – Il n’est même pas sûr
que le nom écrit par Jean soit « Cabrol ». Par
« volontaire », il faut entendre membre des « Volontaires du
Christ », mouvement de jeunes protestants dont Jean faisait partie.
Hervé Leenhardt était un cousin issu
de germain de Jean. Tous les Leenhardt lui sont apparentés, sa grand-mère
maternelle étant Caroline Leenhardt, petite-fille d’André-Chrétien, l’ancêtre
de la branche française des Leenhardt.
Les Leenhardt étant montpelliérains, et Jean sétois,
on peut supposer que ce Cabrol était un protestant du Midi.
Une fiche de Mémoire
des hommes (trouvée en sélectionnant tous les Cabrol nés dans l’Hérault, assez jeunes pour avoir été volontaires du Christ, et
morts fin 1914 ou début 1915) peut correspondre mais étant donné la
fréquence du patronyme, rien ne garantit qu’il s’agisse du Cabrol évoqué par
Jean Médard et Hervé Leenhardt.
CABROLLouis Joseph Auguste
3e régiment d'artillerie de campagne
2e canonnier servant
Classe : 1912
Recrutement : Montpellier
Mort pour la France le 30 janvier 1915
à l'hôpital temporaire de Malo-Catino (Nord)
Né le 25 janvier 1892
à Montpellier (Hérault)
(Je laisse néanmoins en ligne la fiche MPF de ce Louis Joseph Auguste Cabrol de Montpellier dont j’avais un temps supposé qu’il pouvait être celui que je cherchais.)
CASCHIN ( ? - 1915)
Tu sais que le petit Caschin [?] qui
était à La Force il y a un an, est tué. Tu te rappelles La Force ! les
bonnes journées !
(Albert Léo à Jean – 1er
juin 1915)
NB – Aucun
Caschin/Cachin/Cashin dans les "Morts pour la France" de Mémoire des hommes à la date correspondante.
Dans ce passage, Albert Léo fait allusion à la visite que
Jean avait faite avec un groupe de jeunes protestants pendant qu’il était
étudiant à la faculté de théologie de Montauban :
Voici ce que Jean en raconte dans ses mémoires :
« […]
mais surtout la découverte des asiles John Bost à La Force. Léo m’avait
écrit : "Il faut voir les asiles. On descend chez les Henri Bost. C’est
la maison du bon Dieu".
En effet nous
avons été reçus à bras ouverts par les Bost, cinq ou six étudiants et moi. La
visite des asiles a été pour moi la révélation du "mariage du ciel et de
l’enfer" l’enfer des misères humaines les plus horribles et les plus
repoussantes assumées par un amour surnaturel.
Après la
"fête des asiles", le Jeudi, présidée par Alexandre Westphal nous
avons prolongé notre séjour jusqu’au Dimanche pour participer à la fête de la
Colonie à Port-Ste-Foy. Le gros Henri Bost nous transportait dans son break.
Nous avons traversé le Fleix, sommes passés sur le pont du Mignon. Je ne
m’imaginais pas alors que ce pays deviendrait le mien, que j’y exercerai à deux
reprises mon ministère et que j’y finirai probablement mes jours. »
NÉZET ( ? – 1915)
Me voilà
reposée de mes fatigues, désinfectée, nettoyée, toute prête à repartir si tu me
désires à nouveau. Mr Krug t’a-t-il conté les péripéties de mon départ ?
Les taubes [avions allemands] poursuivis par nos avions, la bataille faisait
rage au-dessus de nos têtes et je me demandais si j’arriverais à la gare, Mr
Krug m’est venu charitablement en aide en prenant ma valise et je suis partie
avec Mme Schneider dont avait parlé Mr Krug.
Elle était venue à Verdun accompagner la fiancée de son fils, Melle Nezet qui venait enterrer à Verdun son frère, un jeune polytechnicien. Cette dame est une cousine des dames Mueller et Aubanel ns avons été vite bonnes amies. J’ai pu faire ainsi bon voyage, intéressée par ce que j’entendais de la bouche d’officiers revenant du front. L’un d’eux m’a assurée que dans deux mois toutes nos terreurs prendraient fin.
Elle était venue à Verdun accompagner la fiancée de son fils, Melle Nezet qui venait enterrer à Verdun son frère, un jeune polytechnicien. Cette dame est une cousine des dames Mueller et Aubanel ns avons été vite bonnes amies. J’ai pu faire ainsi bon voyage, intéressée par ce que j’entendais de la bouche d’officiers revenant du front. L’un d’eux m’a assurée que dans deux mois toutes nos terreurs prendraient fin.
(Mathilde
à son fils – 24 avril 1915)
NB
– Aucun Nézet/Néret dans les listes des polytechniciens morts pour la France,
ni, dans Mémoire des hommes, de fiche
correspondant aux circonstances décrites par Mathilde.