DELCRUZEL
Justin
Soldat
7ème régiment d’infanterie
Classe : 1914*
Recrutement : Agen
Mort pour la France le 18
octobre 1914
à Cette (Hérault)
de blessures de guerre
Né le 5 novembre 1894*
à Saint-Michel (Tarn et
Garonne)
* A noter l’erreur concernant son année de naissance,
qui figure à la fois sur son acte de décès et sur sa fiche "Mort pour la France". Justin
Delcruzel était en fait né le 5 novembre 1893 et il était de la classe 13, comme l’atteste sa fiche
matricule. Mathilde indique d'ailleurs dans sa lettre qu’il a 21 ans.
Ns avons eu aussi des trombes d’eau.
C’était effrayant. Les allées et venues du Lazaret ont été rendues difficiles.
J’ai de plus en plus à faire surtout depuis que j’ai la salle des
fiévreux ; ma lingerie est négligée et beaucoup de choses avec. Je suis
comme ce soir bien découragée de l’Hôpital. Tant de choses clochent, nos malades
ne manquent pas de soins généraux, mais les soins particuliers sont lamentables
et si on entre dans la voie d’y remédier on se heurte à des difficultés et une
peine insurmontables ! Je suis vannée, à bout de forces. La tâche est trop
vaste et trop lourde. Nous traversons une série noire. Nous avons perdu un
pauvre enfant de 21 ans qui avait trop de mal à la jambe. Ce matin un pauvre noir. Demain ce sera un typhique qui a rechuté et qui est mourant. Mon petit
fiévreux de Sedan est très frappé et j’ai grand mal avec lui. Il crie famine et
a trop de fièvre pour pouvoir manger. Je suis allée auprès de lui aussi
Dimanche après-midi pr lui mettre un cataplasme.
(Mathilde
à Jean – 20 octobre 1914)
Source : Archives départementales du Tarn-et-Garonne - Registres matricules Merci à Alain Stocky qui m'a envoyé le lien vers la fiche de Justin Delcruzel. |
Justin Delcruzel était le fils de Jean Delcruzel,
cultivateur, et d’Elisabeth Rajalot. Il était célibataire. Sa profession,
mentionnée sur sa fiche matricule, était cultivateur.
Il est le « pauvre
enfant de 21 ans qui avait trop de mal à la jambe » dont parle
Mathilde dans sa lettre.
La mère de Jean,
Mathilde Médard (née Benoît), est intervenue pendant quelques mois à
l'hôpital temporaire n° 14 de Sète. Cet établissement occupait les
locaux du lazaret protestant de Sète dont le père de Mathilde, le
pasteur Lucien Benoît (1829-1908), avait été le fondateur en 1865. Le Lazaret
existe encore de nos jours, il est devenu un village de vacances dont on trouve l'histoire ici.
HF
(21/10/2016)
Sources
-
pour le nom des parents : Archives départementales de l’Hérault en ligne,
registre des décès de 1914 (vue 102 sur 157) ;
-
pour la profession du père et le prénom usuel de la mère : Mémorial
GenWeb.
Merci
à Alain Stocky, qui a trouvé dans les AD 34 l’identité de ces trois soldats dont
Mathilde déplore la mort sans donner leur nom, et qui m’en a informée.
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