Jacques Maurice
Aspirant
5ème régiment d’artillerie de campagne
Classe : 1915
Recrutement : Nîmes
Mort pour la France le 15 mai 1916
à hôpital temporaire 12 de Vadelaincourt (Meuse)
des suites de blessures de guerre
Né le 27 octobre 1895
à Lyon (Rhône)
Je viens de
causer avec Mme [Mathilde] de Larlenque qui m’a priée de te
communiquer une chose douloureuse. La mort à Verdun de Jacques de Seynes que
tu aimais beaucoup. Une âme d’élite m’a dit sa tante, qui donnait les plus
grandes et les plus nobles espérances ! et l’avenir était en eux plein de
promesses tu l’aimais bien je crois et sympathisais avec lui. Sa sœur aînée [Alix
de Seynes] vient d’épouser son cousin [Raoul] de Cazenove pendant un congé de
celui-ci. La seconde [Bénédicte de Seynes] est mariée à un [Roger] de Luze déjà
depuis le commencement de la guerre. Je ne le savais pas – et je suis sous
cette impression douloureuse pas entrain du tout pour accomplir ma tâche. J’ai
soif d’avoir de tes nouvelles.
(Mathilde
à son fils – 21 mai 1916)
Bien triste cette mort de Jacques de
Seynes. Je crois que c’était le préféré de sa mère, qui doit être bouleversée.
Décidément à Verdun les artilleurs payent trop largement leur part. […] Si tu
peux trouver dans mon carnet d’adresses de Paris, celle des de Seynes, envoie-la
moi.
(Jean
à sa mère – 25 mai 1916)
Jacques de Seynes était le fils de
Louis de Seynes (1867-1941) et de Suzanne de Cazenove (1871-1952). Outre les
deux sœurs mentionnées dans cette lettre : Alix (1892-1973), épouse
Raoul de Cazenove (1888-1972) et Bénédicte (1894-1979) épouse de Roger de
Luze (1887 - ?), il en avait une troisième, encore enfant, Monique
(1911-1995).
Il avait aussi un frère, Raoul
(1899-1951) dont Jean avait été le précepteur. Voici ce que ce dernier raconte à ce
sujet dans ses mémoires (et qui explique pourquoi Mathilde donne dans cette lettre à son fils toutes les nouvelles de la famille de Seynes) :
« Pendant
l’été 1912 pour me faire un peu d’argent j’avais accepté une place de
précepteur dans la famille Louis de Seynes. Nous avons séjourné d’abord à
Ségoussac, chez le vieux docteur de Seynes, grand’père de mon élève Raoul,
puis à St-Félix-de-Pallières dans une propriété que les parents de mon élève
avaient achetée depuis peu et installaient, enfin au château du Solier chez Mme
de Casenove la grand’mère maternelle. À Ségoussac comme au Solier de nombreux
oncles et tantes, cousins et cousines étaient rassemblés. Les membres de ces aristocratiques
familles étaient sympathiques, mais mon élève était peu zélé et sa mère
exigeait de lui qu’il travaille tout le jour. Elle le privait ainsi
totalement de détente et de vacances et moi du même coup. »
HF
(28/06/2015, texte complété le 19/04/2017 par le paragraphe sur les informations
militaires, grâce à la fiche matricule de Jacques de Seynes, dont Alain Stocky, que j'en
remercie, m'a communiqué le lien.)
- Source
pour toutes les informations généalogiques : Généanet, arbre Philippe Bourelly.
- Source pour les informations militaires :
Archives départementales du Gard, fiche matricule de Louis de Seynes. |