A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

vendredi 27 janvier 2017

René CANDILLON (1886-1917)

CANDILLON
René Marie Emile
Capitaine
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1906
Recrutement : Abbeville
Mort pour la France le 16 avril 1917
à Braye-en-Laonnois (Aisne)
Tué à l’ennemi
Né le 9 avril 1886
à Amiens (Somme)

 
          G. […] est heureusement remplacé le 11 Décembre [1916] par le capitaine Candillon, un instituteur du Nord.
(Jean Médard, Mémoires) 
 

            Un jeune capitaine de réserve, Candillon, est venu commander la Cie. Je l’ai connu un peu au dépôt et je crois que ce sera un compagnon très agréable.
(Jean à sa mère – 12 décembre 1916) 

            Pour moi l’évènement du jour c’est l’affectation du capitaine Candillon à la 5ème. Je n’en suis pas fâché. Il y a de grandes chances pour que nous fassions bon ménage.
(Jean à sa mère – 13 décembre 1916) 

Le capitaine Candillon est charmant.
(Jean à sa mère – 17 décembre 1916) 
 
Je me réjouis bcoup de l’arrivée au régiment du capitaine Candillon. J’espère que ce pourra être pr toi un ami. Ce qui m’ennuyait dans ton retour à la 5ème c’est ton contact journalier avec G. et contact forcé. Il sera tjours le même mais tu pourras voir bcoup le capitaine, j’espère que vos grades ne vs sépareront pas trop.
(Mathilde à son fils – 17 décembre 1916) 
 
Le capitaine Candillon était parti à l’avance préparer le cantonnement du régiment.
(Jean à sa mère – 4 janvier 1917)
 
Le capitaine Candillon est un peu malade. Je ne crois pas que ce soit grave.
(Jean à sa mère – 9 janvier 1917) 
 
Ce matin ns sommes allé à l’exercice avec le capitaine. Il mène vraiment bien sa compagnie, avec fermeté et bonté, et ça me change de l’autre. Il fait ce qu’il veut des poilus maintenant.
(Jean à sa mère – 15 janvier 1917) 
 
Les journées sont très remplies par l’exercice et le travail de la compagnie. Ça marche d’ailleurs très bien depuis que le cap. Candillon a pris les reines.
(Jean à sa mère – 18 janvier 1917) 
            Nous faisons très bon ménage, le capitaine Candillon et moi, et nous passons une bonne partie de nos soirées ensemble. Ma vie est toute différente depuis son retour à la 5.
            D’abord la Cie marche très bien, il travaille beaucoup, s’en occupe beaucoup, et avec beaucoup de compétence, de bienveillante, de fermeté… qualités qui faisaient totalement défaut à l’autre. […] Les poilus, du moment qu’on leur témoigne de l’intérêt sont contents aussi. J’ai actuellement une bonne section, bien disciplinée, bien attachée à moi. J’espère que nous ferons quelque chose de bien quand ce sera le moment.
(Jean à sa mère – 21 janvier 1917) 
 
            Le capitaine est parti hier en permission. Il était fou de joie à l’idée de retrouver sa femme et sa petite fille.
(Jean à sa mère – 1er février 1917) 
 
Au retour, à la popote, j’ai trouvé la table toute fleurie. C’était une aimable attention du capitaine et de G. pour la veille de ma fête. Le menu aussi était soigné. G. fait des progrès. Le capitaine a su le prendre.
(Jean à sa mère – 19 février 1917) 
 
Les nouvelles sont consternantes : notre progression a été rapidement stoppée et nos pertes sont lourdes. Au 2ème bataillon notre cher commandant Rivals a été tué, ainsi que le capitaine Candillon et bien d’autres.
(Jean Médard, Mémoires, avril 1917, Chemin des Dames)
 

 
Les morts du 16 avril 1917,
premier jour de l’offensive du Chemin des Dames
(Lettre de Jean Médard à sa mère – 22 avril 1917)
 
Cette première attaque, journée du 16, a été très dure. Au 2ème Baton elle ns a couté en tués, outre le commandant, le capitaine Candillon (5ème), St Lieut Gonin (6ème tu le connaissais – le petit aspirant qui avait pris le thé avec ns et Getaz à Chartèves) Lieut. Jesson (7ème), S/Lieut Mellinette et Baillot (Cie de Mitrailleurs). Tu connaissais aussi ce dernier, tu trouvais qu’il ressemblait à un officier de marine. En blessés : capitaine adjudant major Dufour, S/Lt Millière, S/Lt Bouchez, [Roger de] La Morinerie. Le Commandant [Rivals] était en tête de combat, il a eu une mort magnifique. Le colonel [Théron] aussi était presque en tête sur le petit groupe qui l’entourait peu sont revenus indemnes. Lui, notre brave colonel blessé à la cuisse, son capitaine adjoint [Gabet] la figure traversée d’une balle, Soula, off. du canon de 37 tué, etc., etc.

Source : JMO du 132ème R.I.
- Soulignés en noir par l'auteur du blog : les tués du 16 avril 1917.
- Soulignés en blanc par l'auteur du blog : les blessés du 16 avril 1917.
- Soulignés en gris : les tués du 17 avril 1917.
Les plus grosses pertes en officiers sont dans le 2ème bataillon, où, sur 15 officiers, 6 sont tués et 4 blessés
(N.B. : Les décomptes des pertes ne sont pas faits par bataillon, mais pour le régiment. Cependant les pertes
en officiers étant nominatives, et leur répartition dans chaque bataillon étant connue grâce à l’ordre de bataille
ci-dessus, il est facile de faire les calculs à l’échelon du bataillon.)

JMO du 132ème R.I. - 16 avril 1917



Antoine RIVALS (1875-1917) 
René CANDILLON (1886-1917) 
Lucien SOULA (1874-1917) 
Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917) 
Georges Etienne Soter BAILLOT (1892-1917) 
Gaston MELLINETTE (1892-1917) 
Claude GONIN (1896-1917) 
Marcel Adrien MORIN (1886-1917) 
Emile JESSON (1892-1917) 
 


 
René Candillon
Source : Mémorial
Chemin des Dames
            René Candillon était le fils d’Eugène Auguste Candillon et d’Adélia Marie Vérité. Dans le civil, il était instituteur à Saint-Valéry-en Somme.
            Comme en témoigne la lettre de Jean en date du 1er février 1917, il était marié et père d’une petite fille, mais il n’a malheureusement pas été possible de trouver des informations à leur sujet.
            A l’issue de son service militaire en 1909, René Candillon était sous-lieutenant de réserve.
            En septembre 1914, quelques semaines après son arrivée sur le front lors de la mobilisation générale, il avait été promu lieutenant. Il était devenu capitaine en octobre 1916, peu de temps avant d’arriver au 132ème R.I.
       


         Il a été tué d’une balle de mitrailleuse à la tête, en menant sa compagnie à l'assaut.
          Il était titulaire de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur.
 
           
 
       

          Sur la photo ci-dessus, provenant des archives privées de Jean Médard, la tombe de René Candillon est à gauche sur la photo. L'inscription est beaucoup plus visible sur la deuxième photo, ci-contre (recadrée) trouvée sur Pages 14-18, mais malheureusement sans que la source soit connue.
 
 
HF (31/01/2017)
 
Source pour le prénom usuel, les informations professionnelles, et le détail sur la mort d’une balle de mitrailleuse dans la tête : Généawiki.
Source pour les informations militaires : archives départementales de la Somme, fiche matricule de René Candillon.