Lucien
Gabriel
Lieutenant
132ème
régiment d’infanterie
Classe :
1894
Recrutement :
Foix
Mort
pour la France le 16 avril 1917
à
Moussy (Aisnes) Braye-en-Laonnois
Genre
de mort : des suites de ses blessures
Né
le 11 décembre 1874
à
Ganac (Ariège)
Un ss-lieut. de la Cie, Soula est venu nous
rejoindre, un Toulousain, un peu vulgaire, mais pas bête du tout et bon garçon.
(Jean
à sa mère – 14 mars 1916)
Il y a aussi « Monsieur Soula », un ancien
sous-officier d’active, pas déformé par le métier, intelligent. Son accent de
Toulouse tranche sur le parler français (ou breton) de la compagnie. Comme le
commandant lui demandait ironiquement à son arrivée : « D’où
êtes-vous, Monsieur Soula ? », il a répondu avec un accent
retentissant : « Du Pas-de-Calais, mon commandant ! »
(Jean Médard – Mémoires, printemps
1916)
La relève est là ; l’épreuve se termine. Monsieur Soula
marche en tête pour conduire la compagnie vers l’arrière. Mais le malheureux
s’oriente mal. Je vois les trois sections de tête qui le suivent faire un
mouvement tournant pour prendre finalement la direction du nord. Je me
précipite. Il faut courir pour rattraper la tête de la colonne et je suis à
bout de force et de souffle :
–
Mon lieutenant, nous marchons vers les Boches.
–
Qu’est-ce que vous racontez ?
–
Regardez devant nous cette masse sombre, c’est le fort de Vaux. Nous marchons
droit dessus.
(Jean Médard – Mémoires, juin 1916,
Verdun)
Aujourd’hui G. et Soula sont venus déjeuner avec nous.
(Jean
à sa mère – 25 août 1916)
Hier nous avons eu toute la journée manœuvres de division.
Je m’occupais des canons de 37, tu sais, les fameux petits canons dont
s’occupait Mr Soula et pour lesquels il a laissé le 2ème
bataillon. Soula était à un cours d’instruction et comme je suis officier
suppléant, je l’ai remplacé. Et je me suis trimbalé toute la journée à travers
champs et bois avec mes deux canons miniatures, qui étaient accueillis partout
avec des rires sympathiques.
(Jean
à sa mère – 2 septembre 1916)
Je retrouve [à
l’état-major du régiment] Monsieur Soula, une vieille connaissance qui dirige
l’équipe de canon de 37.
(Jean Médard – Mémoires, printemps
1917)
Le colonel
[Théron] reçoit une balle dans la cuisse, le capitaine Gabet dans la mâchoire, Soula
est tué ainsi que l’officier de liaison d’artillerie.
(Jean Médard – Mémoires, avril 1917,
Chemin des Dames)
Lucien Soula était le fils d’Emile Théodore Soula (1836-1896),
cloutier, et de Clémentine Nougué (1844-1934). Quand sa fiche matricule a été
rédigée, il était « étudiant pour l’enregistrement ». Il avait
épousé, le 7 janvier 1915, Jeanne Joséphine Germaine Rogale.
Lucien Soula avait commencé son
service militaire en 1895 et s’était rengagé plusieurs fois. Il était passé
dans la Territoriale en 1908.
Au moment de la mobilisation, promu lieutenant, Lucien
Soula avait demandé à être versé dans l’armée active. Il était au 132ème
R.I. depuis octobre 1915. Plusieurs fois blessé, plusieurs fois cité, la
Légion d’honneur lui avait été attribuée quelques jours avant qu’il soit tué
au Chemin des Dames.
HF
(28/01/2017)
Source
pour les informations militaires : archives départementales de l’Ariège,
fiche matricule de Lucien Gabriel Soula.
Source
pour le prénom usuel : inscription sur le monument aux morts de Ganac
(photo sur Mémorial GenWeb).
Fiche de Lucien Soula aux Archives nationales, base Léonore.
Source pour les informations sur sa famille : Généanet, arbre en ligne de Patrick Soula.
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