A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

mardi 24 janvier 2017

Paul LAFFAY (1889-1917)


LAFFAY
Paul
Sous-lieutenant
38ème régiment d’infanterie coloniale
Classe 1909
Mort pour la France le 28 mars 1917
au nord-ouest de Monastir (Serbie)
Tué à l’ennemi
Né le 18 octobre 1889
à Paris 18ème


Parmi les officiers nouveaux-venus au 132e j’ai découvert le frère [Timothée Laffay] d’un de mes amis de faculté [Paul] Laffay, missionnaire en Nouvelle Calédonie qui a été tué à Salonique il y a quelque temps. Ça a l’air d’un très chic type. Il a un autre frère [Pierre Laffay] aspirant au regiment que je ne connais pas encore.
(Jean à sa mère – 24 mai 1918 )


L’aspirant [Pierre] Laffay est tué. Je viens de faire son enterrement sous le grand soleil au bord d’une route, et j’ai lu les paroles de victoire sur la mort. Son pauvre frère  [Timothée Laffay] ! qui était venu au regiment pour le retrouver.
(Jean à sa mère – 12 août 1918) 


[Timothée] Laffay est au C.I.D. Je ne sais pas s’il a appris la mort de son frère. Je n’ose pas la lui apprendre.
(Jean à sa mère – 19 août 1918) 


Le colonel vient de donner une permission à [Timothée] Laffay pour qu’il puisse aller voir sa famille à l’occasion de la mort de son frère [Pierre Laffay].
(Jean à sa mère – 21 août 1918)


C’est donc au détour d’une phrase concernant l’arrivée au régiment d’un des frères Laffay, que l’on apprend la mort, un peu plus d’un an auparavant, d’un ami que Jean a connu à la faculté de théologie, Paul Laffay.

Il y avait sept frères Laffay :

- Paul (1889-1917), tué à Monastir en mars 1917 ;

- Pierre (1898-1918), aspirant au 132ème R.I. qui allait être tué en août 1918 ;

- Timothée (1891-1945), qui arrive au régiment en mai 1918 pour rejoindre Pierre ;

- Elie (1888-1964), Daniel (1896- ?), et deux frères trop jeunes pour avoir été mobilisés en 1918 : Jean (1900-1983) et Théophile (1900-1991).

Les frères Laffay étaient les fils du pasteur Gédéon Laffay (1856-1931) et d’Annette Combrisson (1862-1942).

Paul Laffay, l’ami de Jean, était missionnaire en Nouvelle-Calédonie. Bien qu’un peu plus âgé que Jean, ils se sont néanmoins côtoyés en 1912 à la faculté de théologie de Montauban, Paul ayant momentanément interrompu ses études avant de se sentir appelé à la vocation de missionnaire. Il a exercé pendant trois ans son ministère sur la Grande-Terre, à Houaïlou, y collaborant avec Maurice Leenhardt (1878-1954) un cousin éloigné de Mathilde.

Jean, en écrivant que Paul Laffay est mort à Salonique, fait preuve d’imprécision : il a en fait été tué à Monastir, en Serbie, dont le nom actuel est Bitola, ville située en Macédoine, à 220 km de Salonique (Thessalonique).

HF (11/11/2018)

Avec mes remerciements à Jean-François Laffay, fils de Timothée Laffay, et à son épouse Françoise Benjamine Lauriol qui publie l’arbre familial sur Généanet. Grâce à eux, le Laffay nouveau-venu au 132ème R.I., rencontré par Jean en mai 1918, a pu être identifié avec certitude comme étant Timothée
       
 
Source pour les informations biographiques sur Paul Laffay : article Un missionnaire dans la Grande guerre : Paul Laffay, l’ami des Kanak, publié sur le site du DEFAP.