A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

jeudi 2 juillet 2015

Jean-Marie LE BERRE (1895-1916)

LE BERRE
Jean Marie
2ème classe
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1915
Recrutement : Quimper
Mort pour la France le 25 juin 1916
devant Verdun (Meuse)
Tué à l’ennemi
Né le 8 août 1895
à Plouhinec (Finistère)
 

Toutes les nuits on tiraille [sur le front de Champagne] en première ligne, généralement sans résultat. Cette nuit à un coup de feu, tiré au hasard comme toujours, ont répondu de l’autre côté les cris et gémissements d’un travailleur ou d’un patrouilleur qui avait été touché. Le tireur, un brave Breton tout jeune était consterné : « Oh ! ». Le sergent lui dit : « Tu as tué un boche Jean-Marie » et lui ds son jargon : « Eux, il le fait, nous il faut faire aussi ».
Les âmes les plus simples ont leur délicatesse de conscience et celui-ci a bien senti que tout en faisant son devoir il venait d’accomplir q chose de grave et il a éprouvé le besoin de se justifier. C’est tout notre drame de conscience cette phrase.
(Jean à sa mère – 4 mai 1916)

Pas d’événements saillants. Toutes les nuits on tiraille plus ou moins en première ligne. Une nuit un de mes hommes tire un coup de feu à peu près au hasard et nous entendons aussitôt un cri et des gémissements en face de nous : un patrouilleur a été atteint. Le tireur, un jeune Breton, est consterné : « Tu as tué un Boche, Jean-Marie » « Eux ils le font, nous il faut bien le faire aussi ». Il a compris que tuer un homme, même à la guerre, est une chose grave. Même quand leur cause est juste, les soldats ont besoin du pardon de Dieu.
(Jean Médard, Mémoires) 

Nous passons encore de dures journées. Dans la nuit du 23 au 24 [juin 1916] trois hommes sont encore tués dont le bon Jean-Marie Le Berre, qui avait été si ému en Champagne à la pensée d’avoir tué un homme. Son tour est arrivé.
(Jean Médard, Mémoires)