Jean
Marie
2ème
classe
132ème
régiment d’infanterie
Classe :
1915
Recrutement :
Quimper
Mort
pour la France le 25 juin 1916
devant
Verdun (Meuse)
Tué
à l’ennemi
Né
le 8 août 1895
à
Plouhinec (Finistère)
Toutes les
nuits on tiraille [sur le front de Champagne] en première ligne, généralement
sans résultat. Cette nuit à un coup de feu, tiré au hasard comme toujours, ont
répondu de l’autre côté les cris et gémissements d’un travailleur ou d’un
patrouilleur qui avait été touché. Le tireur, un brave Breton tout jeune était
consterné : « Oh ! ». Le sergent lui dit : « Tu
as tué un boche Jean-Marie » et lui ds son jargon : « Eux, il le
fait, nous il faut faire aussi ».
Les âmes les
plus simples ont leur délicatesse de conscience et celui-ci a bien senti que
tout en faisant son devoir il venait d’accomplir q chose de grave et il a
éprouvé le besoin de se justifier. C’est tout notre drame de conscience cette
phrase.
(Jean
à sa mère – 4 mai 1916)
Pas
d’événements saillants. Toutes les nuits on tiraille plus ou moins en première
ligne. Une nuit un de mes hommes tire un coup de feu à peu près au hasard et
nous entendons aussitôt un cri et des gémissements en face de nous : un
patrouilleur a été atteint. Le tireur, un jeune Breton, est consterné :
« Tu as tué un Boche, Jean-Marie » « Eux ils le font, nous il
faut bien le faire aussi ». Il a compris que tuer un homme, même à la
guerre, est une chose grave. Même quand leur cause est juste, les soldats ont
besoin du pardon de Dieu.
(Jean
Médard, Mémoires)
Nous passons
encore de dures journées. Dans la nuit du 23 au 24 [juin 1916] trois hommes
sont encore tués dont le bon Jean-Marie Le Berre, qui avait été si ému en
Champagne à la pensée d’avoir tué un homme. Son tour est arrivé.
(Jean
Médard, Mémoires)