A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

jeudi 26 janvier 2017

Claude GONIN (1896-1917)

GONIN
Claude
Sous-lieutenant
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1916
Recrutement : Rhône* Nord
Mort pour la France le 16 avril 1917
à la ferme de Metz (Aisne)
Tué à l’ennemi
Né le 20 mars 1896
à Lyon (Rhône) 

* Il s’agit en fait de « Lyon Nord »

Je reste seul dans la ferme vide. La compagnie est partie à pied. Ce matin je déjeune avec Portheaux et Gonin, restés chacun pour la même raison que moi [Jean était malade], et les officiers de la compagnie de mitrailleurs [donc Baillot et Mellinette].
(Jean à sa mère – 23 janvier 1917) 
 

Les poilus creusent, s’enfoncent entre le canal et le nord-ouest de la ferme. Des hommes de la 5e et de la 6e Cie sont en avant, dans des trous. Un jeune sous-lieutenant[1] blessé est mort noyé dans l’un d’eux.
(Notes du lieutenant Pochard, citées par René-Gustave Nobecourt dans son livre publié en 1965, Les fantassins du Chemin des Dames)


Les morts du 16 avril 1917,
premier jour de l’offensive du Chemin des Dames
(Lettre de Jean Médard à sa mère – 22 avril 1917) 

Cette première attaque, journée du 16, a été très dure. Au 2ème Baton elle ns a couté en tués, outre le commandant, le capitaine Candillon (5ème), St Lieut Gonin (6ème tu le connaissais – le petit aspirant qui avait pris le thé avec ns et Getaz à Chartèves) Lieut. Jesson (7ème), S/Lieut Mellinette et Baillot (Cie de Mitrailleurs). Tu connaissais aussi ce dernier, tu trouvais qu’il ressemblait à un officier de marine. En blessés : capitaine adjudant major Dufour, S/Lt Millière, S/Lt Bouchez, [Roger de] La Morinerie. Le Commandant [Rivals] était en tête de combat, il a eu une mort magnifique. Le colonel [Théron] aussi était presque en tête sur le petit groupe qui l’entourait peu sont revenus indemnes. Lui, notre brave colonel blessé à la cuisse, son capitaine adjoint [Gabet] la figure traversée d’une balle, Soula, off. du canon de 37 tué, etc., etc. 
Source : JMO du 132ème R.I.
- Soulignés en noir par l'auteur du blog : les tués du 16 avril 1917.
- Soulignés en blanc par l'auteur du blog : les blessés du 16 avril 1917.
- Soulignés en gris : les tués du 17 avril 1917.
Les plus grosses pertes en officiers sont dans le 2ème bataillon, où, sur 15 officiers, 6 sont tués et 4 blessés
 (N.B. : Les décomptes des pertes ne sont pas faits par bataillon, mais pour le régiment. Cependant les pertes
en officiers étant nominatives, et leur répartition dans chaque bataillon étant connue grâce à l’ordre de bataille
ci-dessus, il est facile de faire les calculs à l’échelon du bataillon.)
  
JMO du 132ème R.I. – 16 avril 1917


Antoine RIVALS (1875-1917) 
René CANDILLON (1886-1917) 
Lucien SOULA (1874-1917) 
Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917) 
Georges Etienne Soter BAILLOT (1892-1917) 
Gaston MELLINETTE (1892-1917) 
Claude GONIN (1896-1917) 
Marcel Adrien MORIN (1886-1917) 
Emile JESSON (1892-1917) 
 
 
 
 

 
            Claude Gonin était le fils de Pierre Claude Gonin, boucher, âgé de 33 ans et de Victorine Marquetout, âgée de 30 ans. Sa famille demeurait 40 quai de Serin, dans le 4ème arrondissement de Lyon. Il était employé de soieries.
         
 
 
 
         Arrivé soldat de 2ème classe sur le front, le 5 avril 1915, Claude Gonin est promu aspirant le 1er septembre. Successivement au 40ème et au 34ème R.I., il arrive au 132ème le 17 avril 1916 (le registre matricule indique 1915, mais c’est manifestement une erreur).
Claude Gonin avait été cité deux fois, il était titulaire de la Croix de guerre.
 
 
 
 
 

           Sur la photo ci-dessus, l'annotation, écrite au verso de la main de Jean Médard, « Les tombes des Cdt Rivals et Cne Candillon », peut induire en erreur : la tombe de droite est en fait celle de Claude Gonin (celle du capitaine Candillon est à gauche, et celle du commandant Rivals au deuxième plan). Il est vrai sur la photo conservée toute sa vie par Jean, l’inscription est quasi indéchiffrable à l’œil nu.
           Elle est cependant parfaitement lisible sur la deuxième photo, de meilleure qualité (et ici recadrée sur la tombe de Claude Gonin), que l’on trouve en ligne sur Pages 14-18, mais dont la source n’est malheureusement pas indiquée. 
 
HF (28/01/2017)
 
Source pour les informations d’état-civil : acte de naissance de Claude Gonin archives municipales de Lyon (4ème arrondissement, registre de 1896, vue 24/95). 
Source pour les informations militaires : archives départementales du Rhône, fiche matricule de Claude Gonin (vue 433). 
 

 [1] Il s’agit certainement de Gonin, puisque le lieutenant Pochard mentionne ici des hommes de la 5ème et de la 6ème compagnie, et que l’autre officier tué appartenant à une ces deux compagnies était René Candillon, qui était capitaine. Par ailleurs, Gonin, né en 1896, était effectivement le plus jeune de tous les officiers du 132ème tués ce jour-là.

Emile Pierre JESSON (1892-1917)


JESSON
Emile Pierre
Lieutenant
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1912
Recrutement : Reims
Mort pour la France le 16 avril 1917
à la ferme de Metz (Aisne)
Tué à l’ennemi
Né de 27 avril 1892
à Verzenay (Marne)
 

















 
Les morts du 16 avril 1917,
premier jour de l’offensive du Chemin des Dames
(Lettre de Jean Médard à sa mère – 22 avril 1917)
 
         Cette première attaque, journée du 16, a été très dure. Au 2ème Baton elle ns a couté en tués, outre le commandant, le capitaine Candillon (5ème), St Lieut Gonin (6ème tu le connaissais – le petit aspirant qui avait pris le thé avec ns et Getaz à Chartèves) Lieut. Jesson (7ème), S/Lieut Mellinette et Baillot (Cie de Mitrailleurs). Tu connaissais aussi ce dernier, tu trouvais qu’il ressemblait à un officier de marine. En blessés : capitaine adjudant major Dufour, S/Lt Millière, S/Lt Bouchez, [Roger de] La Morinerie. Le Commandant [Rivals] était en tête de combat, il a eu une mort magnifique. Le colonel [Théron] aussi était presque en tête sur le petit groupe qui l’entourait peu sont revenus indemnes. Lui, notre brave colonel blessé à la cuisse, son capitaine adjoint [Gabet] la figure traversée d’une balle, Soula, off. du canon de 37 tué, etc.
Source : JMO du 132ème R.I.
- Soulignés en noir par l'auteur du blog : les tués du 16 avril 1917.
- Soulignés en blanc par l'auteur du blog : les blessés du 16 avril 1917.
- Soulignés en gris : les tués du 17 avril 1917.
Les plus grosses pertes en officiers sont dans le 2ème bataillon, où, sur 15 officiers, 6 sont tués et 4 blessés
(N.B. : Les décomptes des pertes ne sont pas faits par bataillon, mais pour le régiment. Cependant les pertes
en officiers étant nominatives, et leur répartition dans chaque bataillon étant connue grâce à l’ordre de bataille
ci-dessus, il est facile de faire les calculs à l’échelon du bataillon.)
 
JMO du 132ème R.I. – 16 avril 1917



Antoine RIVALS (1875-1917) 
René CANDILLON (1886-1917) 
Lucien SOULA (1874-1917) 
Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917) 
Georges Etienne Soter BAILLOT (1892-1917) 
Gaston MELLINETTE (1892-1917) 
Claude GONIN (1896-1917) 
Marcel Adrien MORIN (1886-1917) 
Emile JESSON (1892-1917) 
 
 
 
 

  
            Pierre Emile Jesson était le fils de d’Eugène Emile Jesson et de Virginie Léonie Noël. Il était marié à Jeanne Feneuil.

            Les registres matricules de la Marne pour 1912 ne sont malheureusement pas en ligne. D’autre part, Jean ne mentionne le nom de son camarade que dans cette lettre du 22 avril 1916 énumérant les pertes du 2ème bataillon. Les renseignements disponible en ligne sur Pierre Emile Jesson sont donc très limités.
  
HF (28/01/2017)

Source pour les informations d’état-civil : fiche de Pierre Emile Jesson sur Mémorial GenWeb.

mercredi 25 janvier 2017

Marcel Adrien MORIN (1886-1917)



MORIN
Marcel Adrien
Sous-lieutenant
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1906
Recrutement : Le Havre
Mort pour la France le 16 avril 1917
à la ferme de Metz (Aisne)
Tué à l’ennemi
Né le 17 avril 1886
à Trouville-sur-Mer (Calvados)

 



 

 

 


 
Les morts du 16 avril 1917,
premier jour de l’offensive du Chemin des Dames
(Lettre de Jean Médard à sa mère – 22 avril 1917)
 
Cette première attaque, journée du 16, a été très dure. Au 2ème Baton elle ns a couté en tués, outre le commandant, le capitaine Candillon (5ème), St Lieut Gonin (6ème tu le connaissais – le petit aspirant qui avait pris le thé avec ns et Getaz à Chartèves) Lieut. Jesson (7ème), S/Lieut Mellinette et Baillot (Cie de Mitrailleurs). Tu connaissais aussi ce dernier, tu trouvais qu’il ressemblait à un officier de marine. En blessés : capitaine adjudant major Dufour, S/Lt Millière, S/Lt Bouchez, [Roger de] La Morinerie. Le Commandant [Rivals] était en tête de combat, il a eu une mort magnifique. Le colonel [Théron] aussi était presque en tête sur le petit groupe qui l’entourait peu sont revenus indemnes. Lui, notre brave colonel blessé à la cuisse, son capitaine adjoint [Gabet] la figure traversée d’une balle, Soula, off. du canon de 37 tué, etc., etc.
 
Source : JMO du 132ème R.I.
- Soulignés en noir par l'auteur du blog : les tués du 16 avril 1917.
- Soulignés en blanc par l'auteur du blog : les blessés du 16 avril 1917.
- Soulignés en gris : les tués du 17 avril 1917.

JMO du 132ème R.I. – 16 avril 1917

  

Antoine RIVALS (1875-1917) 
René CANDILLON (1886-1917) 
Lucien SOULA (1874-1917) 
Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917) 
Georges Etienne Soter BAILLOT (1892-1917) 
Gaston MELLINETTE (1892-1917) 
Claude GONIN (1896-1917) 
Marcel Adrien MORIN (1886-1917) 
Emile JESSON (1892-1917) 
          Jean ne nomme pas dans sa lettre les morts du 3ème bataillon, dont il était forcément moins proche : Marceau et Morin, tués le 16 avril, Robein et Hazin, tués le 17. Ils sont les « etc. etc. » qui clôturent sa triste énumération. Il est vrai aussi que ce jour-là, le 2ème bataillon, qui attaquait en tête, a payé le plus lourd tribut, du moins en ce qui concerne les pertes en officiers : sur 15 officiers, 6 sont tués et 4 blessés. 
N.B. : Les décomptes des pertes ne sont pas faits par bataillon, mais pour le régiment. Cependant les pertes en officiers étant nominatives, et leur répartition dans chaque bataillon étant connue grâce à l’ordre de bataille ci-dessus, il est facile de faire les calculs à l’échelon du bataillon.
 
HF (25/01/2017)
 



 
            Marcel Adrien Morin était le fils de Louis Adelaïde Adrien Joseph Edouard Morin, tailleur de pierre, âgé de 32 ans et de Eugénie Marie Duval, âgée de 26 ans. Sur sa fiche matricule, il est mentionné que ses deux parents sont décédés, et qu’il était garçon de salle.
           Une mention marginale sur son acte de naissance indique qu’il avait épousé le 20 mai 1916, au Vésinet, Marie-Louise Latapie.
 
Marcel Adrien Moreau était sergent à la fin de son service militaire en 1909. Quelques semaines après la mobilisation générale, il a été promu sous-lieutenant de réserve à titre temporaire. Il était alors au 329ème régiment d’infanterie. Il était arrivé au 132ème R.I. le 29 octobre 1916.
HF (25/01/2017)
 
Source pour la filiation et le mariage : archives départementales du Calvados, acte de naissance de Marcel Adrien Morin (vue 210/558). 
Source pour les informations militaires : archives départementales de Seine Maritime, fiche matricule de Marcel Adrien Morin.
 

Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917)


MARCEAU
Marcel Emmanuel
Lieutenant
132ème régiment d’infanterie
Classe : 1910
Recrutement : Seine 2e bureau
Mort pour la France le 16 avril 1917
à Braye-en-Laonnois (Aisne) Moussy bois de la Bovette
Genre de mort : blessures de guerre « Tué à l’ennemi »
Né le 15 mai 1890
à Perpignan (Pyrénées orientales)















 
Les morts du 16 avril 1917,
premier jour de l’offensive du Chemin des Dames
(Lettre de Jean Médard à sa mère – 22 avril 1917)
 
Cette première attaque, journée du 16, a été très dure. Au 2ème Baton elle ns a couté en tués, outre le commandant, le capitaine Candillon (5ème), St Lieut Gonin (6ème tu le connaissais – le petit aspirant qui avait pris le thé avec ns et Getaz à Chartèves) Lieut. Jesson (7ème), S/Lieut Mellinette et Baillot (Cie de Mitrailleurs). Tu connaissais aussi ce dernier, tu trouvais qu’il ressemblait à un officier de marine. En blessés : capitaine adjudant major Dufour, S/Lt Millière, S/Lt Bouchez, [Roger de] La Morinerie. Le Commandant [Rivals] était en tête de combat, il a eu une mort magnifique. Le colonel [Théron] aussi était presque en tête sur le petit groupe qui l’entourait peu sont revenus indemnes. Lui, notre brave colonel blessé à la cuisse, son capitaine adjoint [Gabet] la figure traversée d’une balle, Soula, off. du canon de 37 tué, etc., etc.
 
Source : JMO du 132ème R.I.
- Soulignés en noir par l'auteur du blog : les tués du 16 avril 1917.
- Soulignés en blanc par l'auteur du blog : les blessés du 16 avril 1917.
- Soulignés en gris : les tués du 17 avril 1917.

JMO du 132ème R.I. – 16 avril 1917

 
 
Antoine RIVALS (1875-1917) 
René CANDILLON (1886-1917) 
Lucien SOULA (1874-1917) 
Marcel Emmanuel MARCEAU (1890-1917) 
Georges Etienne Soter BAILLOT (1892-1917) 
Gaston MELLINETTE (1892-1917) 
Claude GONIN (1896-1917) 
Marcel Adrien MORIN (1886-1917) 
Emile JESSON (1892-1917) 
 
    


         
Jean ne nomme pas dans sa lettre les morts du 3ème bataillon, dont il était forcément moins proche : Marceau et Morin, tués le 16 avril, Robein et Hazin, tués le 17. Ils sont les « etc. etc. » qui clôturent sa triste énumération. Il est vrai aussi que ce jour-là, le 2ème bataillon, qui attaquait en tête, a payé le plus lourd tribut, du moins en ce qui concerne les pertes en officiers : sur 15 officiers, 6 sont tués et 4 blessés.

N.B. : Les décomptes des pertes ne sont pas faits par bataillon, mais pour le régiment. Cependant les pertes en officiers étant nominatives, et leur répartition dans chaque bataillon étant connue grâce à l’ordre de bataille ci-dessus, il est facile de faire les calculs à l’échelon du bataillon.
 

           La figure de Marcel Emmanuel Marceau reste floue. En effet, il n'y a pas de Marceau à la date indiquée dans le registre des naissances de 1890 de Perpignan ; quant au registre matricule du 2ème bureau de la Seine, il n’est pas en ligne (le moteur de recherche permet simplement de savoir que Marcel Emmanuel Marceau portait le n° matricule 1145). Les informations sur lui sont donc difficilement accessibles.

HF (25/01/2017)
 

mardi 24 janvier 2017

Paul LAFFAY (1889-1917)


LAFFAY
Paul
Sous-lieutenant
38ème régiment d’infanterie coloniale
Classe 1909
Mort pour la France le 28 mars 1917
au nord-ouest de Monastir (Serbie)
Tué à l’ennemi
Né le 18 octobre 1889
à Paris 18ème


Parmi les officiers nouveaux-venus au 132e j’ai découvert le frère [Timothée Laffay] d’un de mes amis de faculté [Paul] Laffay, missionnaire en Nouvelle Calédonie qui a été tué à Salonique il y a quelque temps. Ça a l’air d’un très chic type. Il a un autre frère [Pierre Laffay] aspirant au regiment que je ne connais pas encore.
(Jean à sa mère – 24 mai 1918 )


L’aspirant [Pierre] Laffay est tué. Je viens de faire son enterrement sous le grand soleil au bord d’une route, et j’ai lu les paroles de victoire sur la mort. Son pauvre frère  [Timothée Laffay] ! qui était venu au regiment pour le retrouver.
(Jean à sa mère – 12 août 1918) 


[Timothée] Laffay est au C.I.D. Je ne sais pas s’il a appris la mort de son frère. Je n’ose pas la lui apprendre.
(Jean à sa mère – 19 août 1918) 


Le colonel vient de donner une permission à [Timothée] Laffay pour qu’il puisse aller voir sa famille à l’occasion de la mort de son frère [Pierre Laffay].
(Jean à sa mère – 21 août 1918)


C’est donc au détour d’une phrase concernant l’arrivée au régiment d’un des frères Laffay, que l’on apprend la mort, un peu plus d’un an auparavant, d’un ami que Jean a connu à la faculté de théologie, Paul Laffay.

Il y avait sept frères Laffay :

- Paul (1889-1917), tué à Monastir en mars 1917 ;

- Pierre (1898-1918), aspirant au 132ème R.I. qui allait être tué en août 1918 ;

- Timothée (1891-1945), qui arrive au régiment en mai 1918 pour rejoindre Pierre ;

- Elie (1888-1964), Daniel (1896- ?), et deux frères trop jeunes pour avoir été mobilisés en 1918 : Jean (1900-1983) et Théophile (1900-1991).

Les frères Laffay étaient les fils du pasteur Gédéon Laffay (1856-1931) et d’Annette Combrisson (1862-1942).

Paul Laffay, l’ami de Jean, était missionnaire en Nouvelle-Calédonie. Bien qu’un peu plus âgé que Jean, ils se sont néanmoins côtoyés en 1912 à la faculté de théologie de Montauban, Paul ayant momentanément interrompu ses études avant de se sentir appelé à la vocation de missionnaire. Il a exercé pendant trois ans son ministère sur la Grande-Terre, à Houaïlou, y collaborant avec Maurice Leenhardt (1878-1954) un cousin éloigné de Mathilde.

Jean, en écrivant que Paul Laffay est mort à Salonique, fait preuve d’imprécision : il a en fait été tué à Monastir, en Serbie, dont le nom actuel est Bitola, ville située en Macédoine, à 220 km de Salonique (Thessalonique).

HF (11/11/2018)

Avec mes remerciements à Jean-François Laffay, fils de Timothée Laffay, et à son épouse Françoise Benjamine Lauriol qui publie l’arbre familial sur Généanet. Grâce à eux, le Laffay nouveau-venu au 132ème R.I., rencontré par Jean en mai 1918, a pu être identifié avec certitude comme étant Timothée
       
 
Source pour les informations biographiques sur Paul Laffay : article Un missionnaire dans la Grande guerre : Paul Laffay, l’ami des Kanak, publié sur le site du DEFAP.




François Jean Louis CHARVET (1892-1917)


CHARVET
François Jean Louis
Caporal
338ème régiment d’infanterie
Classe : 1912
Recrutement : Montélimar
Mort pour la France le 28 mars 1917
à Centre hosp. Fleury-sur-Aire (Meuse)
suite de maladie
Né le 6 août 1912
A Hery-sur-Ugine (Savoie)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CHARVET
Paul Marius
Brigadier
4ème régiment de cuirassiers
Classe : 1912/1913
Recrutement : Rhône central
Mort pour la France le 6 mai 1917
Au château de la Motte (Aisne)
Genre de mort : jugement déclaratif de décès du 20/10/1921 « disparu »
Né le 14 décembre 1892
à Lyon 2 arrt (Rhône)
 
 
 
 
[Léo] Viguier […] m’avait appris une triste nouvelle, la mort de Charvey, un de mes amis de Paris, que nous aimions beaucoup l’un et l’autre, une nature très reservée et délicate, un vrai chic type, un des meilleurs.
(Jean à sa mère – 16 juin 1917)
 
Il n’y a aucun Charvey mort pour la France, mais l’orthographe n’est bien sûr pas un critère, celle de Jean, en particulier en ce qui concerne les noms propres, étant parfois incertaine. (Un Prosper Elie Charveys, mort en 1915, ne peut être le camarade de Jean, la date ne coïncidant pas.)
Mémoire des hommes répertorie 130 Charvet morts pour la France. Si on utilise leur base d’indexation collaborative (qui n’est pas exhaustive), en ne sélectionnant que les Charvet morts en 1917, et avant le 16 juin (date de la lettre de Jean), on trouve Paul Marius Charvet et François Jean Louis Charvet.
A priori, Paul Marius semble moins probable, car il était disparu, et la fiche de Mémorial GenWeb, plus précise que la fiche MPF, indique que sa mère n’a été informée que le 16 août 1917, donc postérieurement à la lettre de Jean. Si la situation de son camarade avait été très inquiétante mais encore incertaine, sans doute Jean aurait-il formulé différemment les quelques lignes qu'il lui consacre.
Source : Mémorial GenWeb, fiche de Paul Marius Charvet
 C’est donc François Jean Louis Charvet qui est ici mis en avant, mais sans aucune certitude. Il est inscrit sur le monument aux morts de Bonneval (actuellement commune de Boulc), dans la Drôme, région où la proportion de protestants est plus élevée qu’ailleurs.  
 
HF (22/01/2017)