DE FAYE
Alexandre
Lieutenant
109ème régiment d’infanterie, 3ème compagnie de mitrailleurs
Classe 1915
Recrutement : Seine 3ème bureau
Mort pour la France le 1er octobre 1918
au Bois A 24 tranchée d’Aure nord-ouest de la commune d’Aure (Ardennes)
Tué à l’ennemi
Né le 29 novembre 1915
à Paris (Seine)
Alexandre
Lieutenant
109ème régiment d’infanterie, 3ème compagnie de mitrailleurs
Classe 1915
Recrutement : Seine 3ème bureau
Mort pour la France le 1er octobre 1918
au Bois A 24 tranchée d’Aure nord-ouest de la commune d’Aure (Ardennes)
Tué à l’ennemi
Né le 29 novembre 1915
à Paris (Seine)
Elle [Léo Viguier] me tient au courant de tout : [Pierre] Lestringant toujours à son ambulance, Charles Westphal, le fils de Freddy légèrement blessé à la main, Alex. de Faye malade à Paris, Forel blessé le 28, et pas de nouvelles de lui depuis.
(Jean à sa mère – 13 octobre 1915)
[A Paris, lors d’une permission, Jean va au temple de l’Oratoire écouter un prêche de Wilfrid Monod.]
A la sortie j’ai rencontré des tas d’amis. Mme et Mr Binet, oncle et tante de [Daniel] Loux qui m’ont donné de toutes récentes et bonnes nouvelles de lui ; Mme Laporte ou Lagarde d’Arras, que nous avons vu à Lacaune et ses filles. Wilfred [Monod] et sa femme qui m’ont invité pour le lendemain ; Mlle Viguier que j’avais chargé par avance du programme de ma journée, [Roger] Jézéquel, etc. etc. [Alexandre] de Faye et sa mère, chez qui je suis allé déjeuner avec Jézéquel.
Il est épatant, il a à peine 20 ans, a l’air d’en avoir 14, est sous-lieutenant d’inf., a commandé sur le front une compagnie pendant plus d’un mois et dans des conditions pas toujours faciles, a un entrain et une énergie qui me font honte. Il a été évacué ds un hôpital de Paris pour une furonculose assez grave et peut passer toutes ses journées chez lui. Sa mère est bien heureuse de l’avoir là, ayant en temps normal à la fois son mari et son fils mobilisés. Nous avons passé l’après-midi au cercle de Vaugirard, dans l’ancien cabinet de Grauss, qu’on a mobilisé pour en faire un lieu de réunion pour ceux d’entre nous qui sommes de passage à Paris ; ns ns sommes retrouvés en assez grand nombre, des amis dont tu ne connais même pas le nom et qui sont quand même de vrais amis. Mme Grauss et Mlle Viguier ont servi le thé. Sur le soir Raoul Allier et sa femme ont fait une apparition. J’ai fait la connaissance du 3ème fils d’Alex. Westphal [Alfred Westphal] qui a l’air très gentil. J’ai dîné, comme lors de mon premier passage, avec Mlle Viguier chez Mme Grauss. Elle s’installe pour l’heure à Paris, où deux de ses sœurs viennent travailler. C’est un milieu épatant, sain et simple, dans une délicieuse installation d’artiste.
[Le lendemain] j’ai enfin pris assez tard le thé chez de Faye et ai regagné le séminaire ou j’ai dîné et fait mes adieux à Mme Monnier.
(Jean à sa mère – 2 novembre 1915)
Comme livre religieux qui rend très vivantes les épîtres de Paul, le « St Paul » de [Eugène] de Faye [théologien protestant, père d’Alexandre de Faye], livre très facile à lire, très bien fait, très intéressant, qui a été pour moi une révélation. Il doit traîner quelque part dans ma chambre ou celle de Suzon.
(Jean à sa mère – 28 janvier 1916)
Hier à Paris, [...] j’ai déjeuné chez Mlle Viguier, toujours épatante, une vraie amie. Malheureusement sa santé est très ébranlée. Elle ne sait pas se ménager, et vient le moment où tout craque. Le soir au cercle j’ai revu Robert Pont, de Faye, Samuel Bost, etc, etc.
(Jean à sa mère – 31 janvier 1916)
De Faye a attrapé une bronchite à la suite d’attaques de gaz. D’autres sont blessés, deux ou trois tués, que je connais à peine.
(Jean à sa mère – 1er avril 1916)
Bonnes lettres d’Alex. de Faye, de [Albert] Léo.
(Jean à sa mère – 1er septembre 1916)
[A Paris] j’ai rencontré Alex. de Faye, chaque fois avec une citation de plus. J’espère le voir Dimanche plus longuement et + complètement.
(Jean à sa mère – 2 novembre 1916)
Nous sommes repartis Mlle [Léo] Viguier et moi par la rue de Vaugirard où les après-midi du Dimanche ont recommencé et où l’on continue à rencontrer beaucoup de chers amis : Albert Meyer, en réforme temporaire de 9 mois qui essayait de passer une licence. Il s’occupe beaucoup et avec succès des lycéens. Alex. de Faye, toujours le même, jeune, heureux de rire, et même de rire comme il vit parce qu’il se sent utile, J-B Couve, etc. etc.
(Jean à sa mère – 7 novembre 1916)
J’ai [mot illisible] les détails que tu me donnes de ta fugue à Paris. Que tu as du jouir de tout cela : je te suis très bien dans ton équipée, serrant des pinces sympathiques, évoquant des souvenirs de Congrès. Alexandre [de Faye], Jean [Monnier] et Henri [Monnier] vivent sous ta plume, mon vieux !
(Daniel Loux à Jean – janvier 1917)
Hier j’ai eu la joie de revoir Alexandre de Faye toujours aussi en train, toujours « follement heureux », très aimé semble-t-il de tous ceux qui l’entourent. Nous avons passé un bon moment ensemble.
(Jean à sa mère – 20 janvier 1918)
Tu me demandes dans ta lettre du 24 où j’ai connu Alexandre de Faye ; je l’ai connu à mon premier séjour à Paris [donc en 1910-1911 pendant l’année où Jean était pensionnaire à Louis-le-Grand], puis à tous les congrès, puis à la faculté où nous avons passé un an ensemble ; enfin depuis la guerre nous nous sommes revus plusieurs fois. Je t’ai certainement parlé de lui. [Effectivement ! ]
(Jean à sa mère – 28 janvier 1918)
Hier grande diversion et grande joie, en sortant des cours du matin je rencontre Alexandre de Faye qui sortait de la gare, rentrant de permission, et traversait la ville [Belfort, où Jean suivait une formation de radiotélégraphie]. Il y restait quelques heures ; nous avons été à la recherche de Suan et avons vu passer un bon moment ensemble après déjeuner. J’ai rarement vu un type aussi decidé, courageux et enthousiaste.
(Jean à sa mère – 8 mars 1918)
La libération s’approche et nos cœurs sont pleins de joie, mais dans toute l’armée la liste des morts ne cesse de s’allonger. Pendant ces derniers mois Charles Grauss, secrétaire général de la Fédé et mon ami Alexandre de Faye ont été tués. Ce n’est pas seulement dans mon amitié pour eux que je me sens frappé, mais dans mon amour pour l’Eglise car ils semblaient destinés à être d’incomparables témoins de Jésus-Christ.
(Jean Médard, Mémoires)
Réunion intime rue de Vaugirard avec quelques anciens de la Fédération, le souvenir de [Charles] Grauss et d’Alex de Faye remplissait nos cœurs.
(Jean à sa mère – 9 octobre 1918)
(Jean à sa mère – 13 octobre 1915)
[A Paris, lors d’une permission, Jean va au temple de l’Oratoire écouter un prêche de Wilfrid Monod.]
A la sortie j’ai rencontré des tas d’amis. Mme et Mr Binet, oncle et tante de [Daniel] Loux qui m’ont donné de toutes récentes et bonnes nouvelles de lui ; Mme Laporte ou Lagarde d’Arras, que nous avons vu à Lacaune et ses filles. Wilfred [Monod] et sa femme qui m’ont invité pour le lendemain ; Mlle Viguier que j’avais chargé par avance du programme de ma journée, [Roger] Jézéquel, etc. etc. [Alexandre] de Faye et sa mère, chez qui je suis allé déjeuner avec Jézéquel.
Alexandre de Faye au printemps 1915 Merci à Suzanne Teeuwissen, qui m'a communiqué la photo. |
[Le lendemain] j’ai enfin pris assez tard le thé chez de Faye et ai regagné le séminaire ou j’ai dîné et fait mes adieux à Mme Monnier.
(Jean à sa mère – 2 novembre 1915)
Comme livre religieux qui rend très vivantes les épîtres de Paul, le « St Paul » de [Eugène] de Faye [théologien protestant, père d’Alexandre de Faye], livre très facile à lire, très bien fait, très intéressant, qui a été pour moi une révélation. Il doit traîner quelque part dans ma chambre ou celle de Suzon.
(Jean à sa mère – 28 janvier 1916)
Hier à Paris, [...] j’ai déjeuné chez Mlle Viguier, toujours épatante, une vraie amie. Malheureusement sa santé est très ébranlée. Elle ne sait pas se ménager, et vient le moment où tout craque. Le soir au cercle j’ai revu Robert Pont, de Faye, Samuel Bost, etc, etc.
(Jean à sa mère – 31 janvier 1916)
De Faye a attrapé une bronchite à la suite d’attaques de gaz. D’autres sont blessés, deux ou trois tués, que je connais à peine.
(Jean à sa mère – 1er avril 1916)
Bonnes lettres d’Alex. de Faye, de [Albert] Léo.
(Jean à sa mère – 1er septembre 1916)
[A Paris] j’ai rencontré Alex. de Faye, chaque fois avec une citation de plus. J’espère le voir Dimanche plus longuement et + complètement.
(Jean à sa mère – 2 novembre 1916)
Nous sommes repartis Mlle [Léo] Viguier et moi par la rue de Vaugirard où les après-midi du Dimanche ont recommencé et où l’on continue à rencontrer beaucoup de chers amis : Albert Meyer, en réforme temporaire de 9 mois qui essayait de passer une licence. Il s’occupe beaucoup et avec succès des lycéens. Alex. de Faye, toujours le même, jeune, heureux de rire, et même de rire comme il vit parce qu’il se sent utile, J-B Couve, etc. etc.
(Jean à sa mère – 7 novembre 1916)
J’ai [mot illisible] les détails que tu me donnes de ta fugue à Paris. Que tu as du jouir de tout cela : je te suis très bien dans ton équipée, serrant des pinces sympathiques, évoquant des souvenirs de Congrès. Alexandre [de Faye], Jean [Monnier] et Henri [Monnier] vivent sous ta plume, mon vieux !
(Daniel Loux à Jean – janvier 1917)
Hier j’ai eu la joie de revoir Alexandre de Faye toujours aussi en train, toujours « follement heureux », très aimé semble-t-il de tous ceux qui l’entourent. Nous avons passé un bon moment ensemble.
(Jean à sa mère – 20 janvier 1918)
Tu me demandes dans ta lettre du 24 où j’ai connu Alexandre de Faye ; je l’ai connu à mon premier séjour à Paris [donc en 1910-1911 pendant l’année où Jean était pensionnaire à Louis-le-Grand], puis à tous les congrès, puis à la faculté où nous avons passé un an ensemble ; enfin depuis la guerre nous nous sommes revus plusieurs fois. Je t’ai certainement parlé de lui. [Effectivement ! ]
(Jean à sa mère – 28 janvier 1918)
Hier grande diversion et grande joie, en sortant des cours du matin je rencontre Alexandre de Faye qui sortait de la gare, rentrant de permission, et traversait la ville [Belfort, où Jean suivait une formation de radiotélégraphie]. Il y restait quelques heures ; nous avons été à la recherche de Suan et avons vu passer un bon moment ensemble après déjeuner. J’ai rarement vu un type aussi decidé, courageux et enthousiaste.
(Jean à sa mère – 8 mars 1918)
La libération s’approche et nos cœurs sont pleins de joie, mais dans toute l’armée la liste des morts ne cesse de s’allonger. Pendant ces derniers mois Charles Grauss, secrétaire général de la Fédé et mon ami Alexandre de Faye ont été tués. Ce n’est pas seulement dans mon amitié pour eux que je me sens frappé, mais dans mon amour pour l’Eglise car ils semblaient destinés à être d’incomparables témoins de Jésus-Christ.
(Jean Médard, Mémoires)
Réunion intime rue de Vaugirard avec quelques anciens de la Fédération, le souvenir de [Charles] Grauss et d’Alex de Faye remplissait nos cœurs.
(Jean à sa mère – 9 octobre 1918)