A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

jeudi 15 novembre 2018

Pierre de LA HAYE (1878-1918)


DE LA HAYE
Marie Louis Pierre
Capitaine
132ème régiment d’infanterie
Classe 1898
Recrutement : St Omer
Mort pour la France le 29 mars 1918
à Mesnil-Saint-Georges (Somme)
Tué à l’ennemi
Né le 9 décembre 1878
à Wimille (Pas-de-Calais)



Pendant la nuit [du 27 au 28 mars 1918] le commandement essaye d’organiser une ligne continue de résistance. A l’aube notre Colonel [Adrien Perret] doit installer son P.C. un peu plus au sud, à Royaucourt. Il aura en principe sous son commandement son 3ème bataillon qui doit défendre Mesnil-St-Georges, un bataillon de territoriaux et un escadron de cavaliers à pied entre Mesnil-St-Georges et Le Monchel, faubourg sud de Montdidier. On fait feu de tout bois. Il faut colmater à tout prix ce trou béant par lequel se précipite l’armée ennemie. Mais nous ne disposons pour le moment que d’un mince cordon de troupes.
Nous sommes envoyés en reconnaissance, Péchenart et moi, et trouvons bien les cavaliers et les territoriaux aux emplacements qui leur ont été assignés ; mais Deconinck lorsqu’il s’approche de Mesnil-St-Georges reçoit des coups de feu. Les Allemands occupent déjà le village et il n’y a pas trace du 3ème bataillon. Nous apprenons bientôt qu’on vient de le retrouver à la hauteur de la division. Il n’avait pas été atteint par l’ordre de repli. A la nuit, voyant les fusées éclairantes qui marquaient la progression allemande de dépasser de toute une coupe de forêt, le Capitaine de La Haye qui le commande a décidé de se replier vers l’ouest. C’est ainsi qu’il a atteint au petit jour le P.C. de la Division sans rencontrer âme qui vive.
[...]
Lorsque nous sommes relevés quelques jours plus tard, le village est déjà complètement démoli par l’artillerie ennemie. Notre front a tenu, malgré sa fragilité contre de violentes attaques ennemies, nos pertes ont été beaucoup moins lourdes qu’à Verdun ou que dans la Somme. Nous avons perdu malheureusement nos trois chefs de bataillon : le Commandant Doutaud, le Capitaine Luc et le capitaine de La Haye.

(Jean Médard, Mémoires)


Aujourd’hui journée de délassement : on dort, on se lave, on perçoit comme dans un rêve le mouvement extérieur. Le régiment n’a eu à déplorer que la mort de deux officiers, commandant chacun un bataillon, le capitaine Luc et le capitaine de La Haye. Nous avons fait du très bon travail et on est assez content de nous.
(Jean à sa mère – 2 avril 1918)



"Capitaine de La Haye
(Alsace, été 1917)
Tué à Montdidier, 1918"
Légende au dos de la photo
de la main de Jean Médard





Bien que son nom n’apparaisse dans les mémoires et la correspondance de Jean qu’à l’occasion de sa mort en 1918, le capitaine de La Haye était au 132ème R.I. depuis l’été 1917.
En témoigne cette photo (provenant des archives personnelles de Jean Médard).

Et cela est confirmé par sa fiche matricule.






Source : archives départementales du Nord
Fiche matricule de Pierre de La Haye
Pierre de La Haye était le fils d’Anatole de La Haye et de Françoise Marie Louise Devay. Au moment de son incorporation en 1898, son père était déjà décédé.
Avant-guerre, il avait passé plusieurs années dans l’armée.

Mort du capitaine de La Haye
JMO du 132ème R.I. - 30 mars 1918

Le JMO du 132ème R.I.donne quelques détails sur les circonstances de sa mort :



HF (13/11/2018)

Source pour les prénoms usuels du capitaine de La Haye et de son père : faire-part de décès d’Anatole de La Haye (en vente en ligne).
Source pour les informations militaires : archives départementales du Nord, fiche matricule de Pierre de La Haye, (n° matricule 2010).