A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

samedi 27 juin 2015

Louis DEPUIBOUBE (1863-1915)


DEPUIBOUBE
Louis Jules
Chef de bataillon
297ème régiment d’infanterie
Classe 1883
Recrutement : Dôle
Mort pour la France le 6 octobre 1915
à Epine de Védegrange (Marne)
Tué à l'ennemi
Né le 17 avril 1863
à Chaisey (Jura)


Comme Mme Depuiboube est une femme aimable. Je l’aime bien déjà de s’intéresser à notre revoir. Tu penses bien que j’y songe aussi, j attends seulement quelques jours. Je ne puis accepter son offre si aimable, mais, si elle veut bien me procurer un gîte à assez bon compte je serai bien heureuse. Remercie-la bien de sa bonté.
(Mathilde à Jean – 14 mai 1915)

Mme Depuiboube ne peut plus te recevoir chez elle à coucher, elle a une amie, je crois, mais à manger, oui. Je lui ai dit que tu n’accepterais qu'à condition de la faire au moins rentrer dans ses frais ; elle a fini par accepter. Elle te trouvera peut-être aussi une chambre à sous-louer où tu serais plus à l’aise qu’à l’hôtel.
(Jean à sa mère – 30 mai 1915)

Tout est prêt pour ton arrivée. Mme Depuiboube t’a trouvé une chambre tout près de l’hôpital, et tu n’auras qu’à donner ce que tu voudras au type à qui tu la sous-loues. Elle te prendra chez elle pour les repas. Si tu peux nous donner à l’avance l’heure et le jour de ton arrivée, elle viendra te prendre à la gare.
(Jean à sa mère – 2 juin 1915)

Voilà la 2e lettre que je t’écris de la journée. Celle-ci pour répondre à ta bonne lettre du 31. Si tu arrives à 10 heures du soir, ou de nuit, descends à l’hôtel Terminus. Le lendemain matin tu viendras à l’hôpital, Mme Depuiboube t’y retrouverait, te montrerait ta chambre et tu y porterais ou y ferais porter ta valise ds le courant de la journée. Si tu arrives de jour et si je sais à temps l’heure de ton arrivée Mme Depuiboube sera à la gare. Si elle n'y était pas pour une raison quelconque tu laisserais tes bagages au dépôt et viendrais à l’hôpital où ns ns débrouillerons. Ta chambre te reviendra si tu le veux bien à 1 fr. par jour puisque le jeune homme à qui tu sous-loues paye les 3 pièces 36 frs par mois. Tu pourras t’arranger très économiquement.
Quelques mots sur la famille Depuiboube. Le mari est commandant à la guerre. Elle, est comme tu le vois très gentille, très dévouée ; seulement un peu morose, désenchantée, pessimiste et surtout (il faut savoir cela pour éviter de gaffer) plus ou moins d’origine allemande. Mais je le répète cœur d’or, ne pensant qu’à rendre service. A la gare tu la reconnaîtras facilement : figure un peu rouge, blonde, forte, 45 à 50 ans. Elle a une fille très intellectuelle faisant ses études de sciences.

(Jean à sa mère – 2 juin 1915)

Une chambre lui est offerte par une de mes infirmières. C’est une Allemande devenue française par son mariage. Naturellement la guerre la déchire plus que quiconque. Elle est amère et dévouée. Quelques mois plus tard, elle devait perdre son mari.*
(Jean Médard, Mémoires, printemps 1915)

* Ce paragraphe des mémoires de Jean Médard ne figure pas dans la version définitive du texte, mais uniquement dans un brouillon retrouvé en février 2019.)




Louis Depuiboube était le fils d’Etienne Depuiboube et de Marie Eugénie Gareaux. Au moment de son incorporation en 1883, il était employé de commerce à Paris.
Il a épousé, le 7 décembre 1892, Regina Brauns (1868-1936), qui demeurait alors à Annecy. (Il avait obtenu pour ce faire, l’autorisation du gouverneur général militaire de Lyon.)
Sa fiche matricule donne des précisions sur sa carrière militaire : issu du rang, promu caporal en 1884, il est lieutenant en 1890, capitaine en 1902. Il a été libéré du service en 1909. On ne trouve par contre sur cette fiche aucune information sur ses grades et affectations pendant la période de la guerre.

HF (14/11/2019)

Sources :
- Archives départementales de Savoie, fiche matricule de Louis Depuiboube ;
- Bibliothèque Généanet pour les prénoms usuels de Louis Depuiboube et de Regina Brauns, et pour l’année de décès de cette dernière, ainsi que son âge au décès.