A propos des "Pièces jointes"

Ces "Pièces jointes" sont un complément au blog 1914-1918 : une correspondance de guerre où sont publiées les lettres échangées pendant la Première guerre mondiale entre Jean Médard et les siens, en particulier avec sa mère, Mathilde. (Pour toutes les informations sur Jean Médard, se reporter au blog de base).

On trouvera ici un billet sur tous les amis ou camarades morts dont Jean évoque le souvenir. Pour chacun :
- sa fiche de "Mort pour la France" avec sa transcription (en bleu) ; toutes ces fiches proviennent du site Mémoire des hommes ;
- tous les textes de la correspondance et des mémoires de Jean Médard le concernant (en italiques) ;
- dans la mesure du possible, une notice biographique (dans un encadré).
Merci d'avance à tous ceux qui pourraient me communiquer des informations me permettant d'étoffer certaines notices, ou tout simplement me signaler leur parenté avec la personne à qui le billet est consacré. (Mon adresse est dans le blog de base, sous l'onglet A propos du blog.)

Les articles sont publiés dans l'ordre des décès, les morts les plus anciens se trouvent donc en bas de la liste. Pour faciliter d'éventuelles recherches, vous trouverez sous la rubrique "INDEX" une liste alphabétique, avec un lien vers chaque article.

jeudi 16 juillet 2015

Pierre GOURAUD (1873-1916)

GOURAUD
Auguste Firmin Pierre
Chef de bataillon
67ème régiment d’infanterie
venu du 16ème Dragons
Classe 1893
Recrutement : Seine 2ème bureau
Mort pour la France le 13 octobre 1916
à Bouchavesnes (Somme), Épine de Malassise
Blessures de guerre
Tué à l’ennemi
Né le 6 juillet 1873

 
Tu as appris par les journaux la mort du Cdt Gouraud. L’avais-tu su ? Il a été capitaine au 132. C’était un homme de grand cœur. Ds la Somme, il arrêtait des blessés, les embrassait, et leur disait : « Tu es sale, mais tu es beau ». Il était très brave aussi.
Jean à sa mère – 24 octobre 1916



 
 
 Source : Sous les obus avec le 6-7, de Maurice Pascal .
(cité par Eric Mansuy dans Pages 14-18)
 
"17 octobre 1916. On m'annonce, ce matin, la mort du commandant Gouraud, chef du 1er bataillon du 67, frère du général Gouraud. Cela ne m'étonne pas, il devait se faire tuer. Il était très brave, un peu exalté et ne se rendant certainement pas un compte exact du danger. Il était légendaire au 67. On l'appelait "mon frère Henri" et tout le monde l'aimait bien.
À Verdun, son bataillon allant à l'attaque, il s'écrie : "Saint-Michel, protégez mon bataillon !" Il expliquait ensuite que sa famille était vouée à Saint-Michel. Le "frère Henri" captura Samory le jour de la Saint-Michel.
Avisant, à Rupt, un soldat descendant de Verdun, il le met en face de lui et lui dit : "Tu es sale, tu es boueux, tu es dégoûtant... tu es un brave, je te salue !" et il le fit, comme il le disait.
Il était sorti de Saint-Cyr en 1895 et avait passé presque toute sa vie militaire dans l'Est. Capitaine au début de la guerre, il fut bientôt chef de bataillon. À Verdun, avec son bataillon, il gagnait sa troisième citation, en repoussant la furieuse attaque du 23 juin, après laquelle le régiment tout entier fut cité à l'ordre de l'armée.
Le 16 octobre, le bataillon de Gouraud avait enlevé une tranchée. Dans la nuit, le commandant visitait la nouvelle position conquise, encourageant ses hommes, quand une balle, lui traversant le cou, le renversa mort."